Une affectueuse pensée en ce début d’année universitaire pour tous ceux qui vont bientôt s’atteler à la tâche ambitieuse de créer et d’innover dans un pays « irréformable » qui regarde passer le train du développement économique arc-bouté sur des acquis datant de la première moitié du siècle dernie . Et pourtant ce ne sont ni les idées ni les capacités qui manquent, offrant de nombreuses opportunités à ceux qui osent s’affranchir de la pensée commune : tout le monde sait ce qu’il faudrait faire mais personne n’a vraiment le courage de le faire.
Nous sommes tous des « NIMBY » – not in my backyard !
Nous voulons tout, tout de suite , rêvons d’être exemptés de toute corvée , de savoir ce qu’il se passe partout en temps réel , de tout goûter , tout essayer mais sans prendre le moindre risque : Liberté Egalité Sécurité . Nous délaissons nos familles, ne connaissons pas nos voisins mais avons mille amis virtuels , nous sommes pour la démocratie mais pas pour tout le monde. Nous voulons du « made in France » au prix du « made in China » et des produits bio en hard discount. Nous sommes des Français !
Alors que faire ? Croire au progrès !
Que faire ? Tout simplement laisser hurler les loups du « ça ne marchera jamais » et avancer sereinement sur le chemin du progrès. Il reste tant à imaginer…Qui aurait pu penser il y a cinquante ans que sur la liste de la ménagère lambda d’aujourd’hui, figureraient cornflakes, surimi, ketchup, tacos et autres sushis, bientôt des algues et des insectes. Ou que couscous, paëlla, pizza et hamburger seraient devenus plats nationaux ? Qui aurait imaginé que l’on puisse en quelques heures se faire livrer n’importe quoi, n’importe où ? Comme aller jusqu’au bout du monde tandis que des robots domestiques accomplissent à notre place tous les maudits travaux de maison ?
Qui ? De rares génies ou visionnaires tels Léonard de Vinci il y a six siècles ou Boris Vian (La complainte du progrès) six décennies.
LA Réalisation des idées
C’est que cela prend du temps ! Beaucoup ! De l’idée à la réalisation et la mise en marché. Alors commencez tout de suite à concevoir ou commercialiser les produits et services de demain : vers de terre en salade, emballages comestibles, voitures volantes, appareils à faire les lits ou repasser les chemises ! Ils sont déjà tous dans les tiroirs et plein d’autres sont à imaginer.
Sinon prenez aussi exemple chez le « gélatophile » qui se voit proposer du « sans » plutôt que du « avec » : glace sans gluten ni lactose, sans matière grasse, sans boule, sans pot ou sans cornet ! Bon courage donc à tous, débutants ou bientôt diplômés, cela devrait bien vous occuper jusqu’à l’âge de votre retraite dans une petite cinquantaine d’années .
Nicolas BUAT-MENARD
Diplomé de l’ESSEC, a exercé différentes fonctions de Direction Commerciale, Marketing et Générale en Multinationale et PME, en France et à l’étranger. Consultant Formateur en Marketing et Techniques de Vente en Entreprise, Ecole de Commerce, Université, a rejoint l’ISEMA comme professeur permanent jusqu’en 2016 et y intervient encore en tant que vacataire et référent d’alternants.