Le Grand Jury est un moment fort de la vie de l’Isema et une étape clé dans le cursus des étudiants de première année du Titre « Responsable d’Affaires Agroalimentaires ». Le principe : concevoir en groupe un produit alimentaire innovant à présenter in fine devant un jury de professionnels.
Quels sont les fondements de ce projet au long cours donnant lieu à un événement exceptionnel ? Des étudiants et professionnels ayant participé à l’aventure 2019 racontent cette démarche pédagogique active et professionnalisante.
Un véritable accompagnement
“Le Grand Jury, c’est une formidable opportunité pour les étudiants de vivre en équipe une expérience de management de l’innovation, accompagnés par une équipe pédagogique pluridisciplinaire, et de nombreux partenaires professionnels”, résume Pascale Rescanières, Consultante en organisation et Management des RH, en charge de la coordination de la démarche projet Grand Jury et de l’accompagnement des équipes.
En effet, la notion d’accompagnement est primordiale, pas question de dicter aux étudiants ce qu’ils ont à faire, ni de les lâcher dans le vide. “C’est un grand plaisir pour nous de suivre les réalisations des équipes en comités de pilotage, de les guider, de les soutenir”.
L’idée est que les étudiants aient l’occasion de mettre en pratique leurs apprentissages théoriques, d’acquérir et développer des compétences en allant chercher des ressources auprès de professionnels expérimentés. Cette confrontation avec la réalité leur permet d’avoir une connaissance fine de la structuration des filières et des jeux d’acteurs dans la construction d’un projet. Selon Jean-Christophe Paturel, responsable développement commercial de la Minoterie Suire et partenaire du projet Typical’V, “Il n’y a pas mieux que la découverte et l’apprentissage par la création et le développement d’un produit. C’est beaucoup plus porteur que du 100 % théorique.”
Pour Lionel Dosne, directeur de la Chocolaterie Castelain, qui a suivi le projet HNOSS, “J’apprécie pleinement d’accompagner les étudiants dans le cadre du Grand Jury, les projets sont de qualité, d’un très bon niveau ! La démarche pédagogique se fait dans une belle progression, avec des points de rencontre très réguliers avec les formateurs. Les projets avancent étape par étape, de façon très structurée.” Ce à quoi fait écho l’observation de Myriam Perret, étudiante faisant partie du groupe Hnoss : “Nous avons bénéficié de vrais appuis dans notre projet. Le marché est très ouvert aux innovations et propice à la découverte de nouveaux talents !”.
Marc Sandevoir, dirigeant d’une Conserverie gastronomique et artisanale du même nom, a accompagné le groupe étudiant Toastyfruit “en écoutant bien ce qu’ils avaient à raconter et en apportant une expertise technique sur la façon dont le produit pouvait être consommé.” Et d’ajouter : “Je trouve la démarche pédagogique excellente, vraiment. J’ai été subjugué par le travail qui a été fait. L’élève est à 100 % dedans et ça demande une grande implication en tant que professionnel accompagnant, on a vraiment beaucoup échangé sur ce projet.”
L’engagement conduit vers la réussite !
C’est ce qu’ont prouvé une fois de plus les groupes d’étudiants de l’édition 2019 du Grand Jury. En dehors des prix décernés, il se trouve que tous les projets ont abouti à une réalisation concrète grâce à un engagement individuel et collectif. “Les étudiants se frottent à tous les aspects de la gestion de projet : études et recherches, organisation, communication, prise de décisions, gestion du stress, négociation, gestion de conflit, remise en question… Chacun apporte ses compétences techniques, sa motivation, ses talents pour contribuer à la réussite du projet. L’engagement est essentiel.”, explique Pascale Rescanières. “Avoir de l’ambition, dépasser ses limites, nous a permis de mener à bien ce projet. Une grande source de satisfaction !” s’exclame Myriam Perret du groupe Hnoss.
Marc Sandevoir est conquis : “Beaucoup d’écoles devraient prendre exemple sur cette démarche. Rien n’est laissé au hasard, c’est dense et condensé sur quelques mois. C’est une immersion totale dans le projet, et une façon de se projeter dans la réalité. Quand on se lance dans la recherche et le développement d’un projet, on est sur des temps courts, on a seulement quelques mois devant soi. Les étudiants parviennent à relever ce défi seulement s’ils sont pleinement engagés, ce qui a été le cas”.
S’il est fondamental de croire à son projet et au produit final qui en sera l’aboutissement, sa réussite est conditionnée par l’implication de chacun.e à l’intérieur du groupe. “6 mois pour inventer, concevoir, tester, positionner sur son marché un produit alimentaire innovant. C’est court, c’est intense ! Les équipes donnent le meilleur d’elles-mêmes” s’émeut Pascale Rescanières.
Chaque étudiant.e a sa place, son utilité, et peut exprimer ses compétences et ses talents. Comme une recette rendue extrêmement savoureuse par l’heureuse association d’ingrédients qui se complètent ! C’est ce que relate Lionel Dosne en substance : “Chaque étudiant travaille sur un sujet spécifique, l’ensemble du groupe est très concerné par le projet, la démarche est vraiment cohérente. Engagement, motivation, qualité des projets : on a toujours très envie d’être associé aux projets du Grand Jury !”.
Une aventure collective intense
“La dimension humaine est la clé de voûte de ce projet. Chacun se nourrit et grandit en relation avec l’autre.”, affirme Pascale Rescanières. Comme dans tout projet collectif, qu’il soit personnel ou professionnel, la cohésion de groupe est au cœur du cheminement. Cette dimension relève d’un apprentissage : savoir écouter ses partenaires, exprimer ses idées et ses besoins, argumenter ses objections, composer avec les différences de chacun.e et s’en nourrir. Se rassembler dans la pluralité et avancer ensemble de manière constructive n’est pas le plus simple, mais n’est-ce pas ce qui a de plus stimulant et réjouissant ?
“Cette aventure collective est magique et voit chaque année s’épanouir des étudiants aux multiples facettes, des personnalités riches et surprenantes.”
Myriam Perret rebondit : “Grâce à cette démarche pédagogique concrète et professionnelle, nous apprenons à mener un projet ensemble du début à la fin avec un accomplissement, et à évoluer dans une aventure collective”. Elle évoque aussi le rôle de pilotage qu’elle a occupé lors de cette expérience : “Être cheffe de projet est un vrai challenge, la mission est particulièrement centrée sur la cohésion de groupe, c’est un rôle à aborder comme celui d’accompagnant finalement. Une expérience forte et enrichissante !”.
Cette dimension humaine est d’autant plus importante que les employeurs ne recherchent pas seulement des compétences mais des savoir-être, on observe que la tendance s’est accentuée significativement ces dernières années. L’Isema met un point d’honneur à les guider dans cet apprentissage : “Les étudiants ont un véritable sens du travail en équipe, ce qui est rare. On leur apprend à bien se répartir les tâches.”, confirme Lionel Dosne.
Le Grand Jury est l’occasion pour les étudiants de dépasser leurs limites, en réalisant un projet qui leur tient à coeur, en adéquation avec le marché, et en le présentant sur scène devant de nombreux professionnels. Au-delà de l’aspect concours (3 prix étant décernés pour l’édition 2019), cet événement représente un véritable tremplin : certains produits sont repérés, soutenus et commercialisés, certain.e.s étudiant.e.s trouvent un employeur et a minima étaye leur réseau. La démarche vise à une véritable professionnalisation, et les effets bénéfiques se répercutent bien au-delà du projet !